google-site-verification: googlede319a3eacee1517.html Ecrire est un sport de combat: Lutte de classes

mardi 9 novembre 2010

Lutte de classes

L’un des plus beaux slogans entendu ou vu dans les manifs récentes est, à mon sens, le “Je lutte de classes” que portaient certains en placard sur la poitrine. La lutte de classes est donc de retour. Enfin, c’est la référence à la lutte de classes qui réapparaît. Il y a encore cinq ans, ce terme aurait fait l’effet d’une blague. La lutte de classes, elle, elle n’avait évidemment pas disparu. Mais on n’en parlait plus. C’était pas moderne, comme concept. Ce gouvernement aura donc réussi l’exploit de la ramener au premier plan. On devrait s’apercevoir rapidement, maintenant, qu’elle n’a jamais cessé et que, si les classes laborieuses, manipulées par les théories et la propagande néolibérales, l’avaient un peu perdue de vue, les classes dominantes, elles, n’ont jamais agi qu’en vertu de ses critères. La lutte de classes est morte? Vive la lutte de classes!... La partie la plus réjouissante du slogan est cependant contenue dans le “Je”. La lutte de classes, dans les temps, c’était un combat de toute une classe, sans différenciation, une masse supposée uniforme de gens qui auraient eu les mêmes intérêts et auraient lutté tous ensemble pour la réalisation d’un idéal commun. C’était évidemment une foutaise. Dans la classe ouvrière, on se serre rarement les coudes quand apparaissent les nuages et qu’il s’agit de sauver sa peau: c’est toujours chacun pour soi. De classe ouvrière unie, point!.... La seule unité apparente tenait aux partis politiques censés les représenter et qui jouaient, comme tout le monde, les cartes de leurs intérêts particuliers bien plus souvent que celles de tous ceux qu’ils étaient supposés soutenir. Introduire le “Je” aux côtés du terme lutte de classes, c’est donc afficher que soi-même, personnellement, on s’inscrit en tant qu’individu dans la logique de la lutte des classes, une position morale, si vous voulez. Loin des partis, des organisations, chacun de ceux qui se sentent opprimés en tant qu’ils sont membres d’une classe prennent ce combat à leur charge. Une classe qui se définit par un sentiment d’appartenance et une volonté plutôt que comme une théorie. La lutte de classes est morte? Vive la lutte de classes!....

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