google-site-verification: googlede319a3eacee1517.html Ecrire est un sport de combat: Déjeuner

mercredi 13 avril 2011

Déjeuner

Au restaurant, ce jour-là, bien difficile de trouver une table. A cause du salon. Et quand on vous en trouvait une, on partait surtout pour une heure d’attente. Les serveuses avaient beau courir dans tous les sens, rien à faire. Les mauvaises langues disent qu’on attend beaucoup à la poste... Je n’ai jamais autant attendu à la poste que dans un restaurant. Mais à la poste, c’est des fonctionnaires. Ça change tout, pas vrai? J’adore ces moments, un peu “café de Flore chez les Sartre” où il m’est donné d’observer mes contemporains. Les gens qui sont là sont, pour beaucoup, des auteurs. Certains pestent, d’autres lisent, un ou deux écrivent. Je comprends. Il y a un livre, là, sous nos yeux, dans ce petit espace et ses habitants temporaires. Mais s’ils griffonnent, c’est avant tout pour qu’on les prenne, surtout, pour ce qu’ils veulent paraître, des plumitifs. Les plats défilent, le personnel court toujours son marathon et le ton monte. De plus en plus d’incidents, d’erreurs, de problèmes de priorité, j’étais là avant!.., et, finalement, la foule de ces gens bien comme il faut finit par se révéler pour ce qu’elle est: un tas de gens définitivement ordinaires, plume ou pas. Mon assiette n’arrive que bien plus tard. La moitié de la place s’est vidée. On ne court plus. Le silence revient. Je vais pouvoir déjeuner en toute quiétude, rasséréné sur la permanence des choses de ce monde.

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