google-site-verification: googlede319a3eacee1517.html Ecrire est un sport de combat: Embrouillamini

mercredi 3 juillet 2013

Embrouillamini


Objets inanimés, vous avez donc une âme, écrivit Lamartine, dans une sorte de réminiscence d'un animisme ancestral. C'est donc avec une grande surprise que j'entends sur France Cul un intellectuel équatorien manier la très récente notion de résilience, qui serait l'expression de ce qui revient après un stress traumatique, en l'associant dans la même phrase à un animisme, le traumatisme, dans ce cas, étant le désastre infligé à la « nature », la « terre mère », par la société capitaliste occidentale. Nous savons tous que les équatoriens sont très remontés contre le capitalisme et, en particulier, leur représentant symbolique, les États-Unis. La cible de leur haine fondamentale, ce sont donc les étatsuniens, leur « culture moderne » traumatisante pour la nature, à quoi la résilience opposerait une « culture » plus ancienne, l'animisme, une « culture » totalement remise en cause par les religions « modernes » qui l'ont totalement évacuée, considérant que seuls les humains (et pas tous..) auraient une « âme ». Les guillemets signifient ici que ces conceptions n'ont pas mes faveurs (euphémisme). Avouez que c'est assez surprenant. Dans un même paquet conceptuel, trouver l'anticapitalisme sud-américain, l'anti-impérialisme, l'animisme et la très récente notion de résilience psychologique, ça relève quand même un peu de l'imbroglio. Non que le constat ne soit pas juste. Le capitalisme et, en particulier les États Unis, sont responsables de la dégradation de notre environnement, la résistance des peuples « colonisés » est juste, mais en appeler aux notions de « terre mère », de frère arbre ou de frère animal pour asseoir ce respect, c'est quand même valider le fait qu'on ne doit le respect, au fond, qu'à ce qui nous ressemble.... D'ailleurs, le terme "environnement", que tout le monde reconnaît aujourd'hui comme désignant la "nature" est, sur ce point, assez significatif.. l'environnement, c'est ce qui "m'entoure"... Et dans cette phrase, le plus signifiant est le "m'...". Moi, au centre du bazar.

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