Objets inanimés, vous avez donc une
âme, écrivit Lamartine, dans une sorte de réminiscence d'un
animisme ancestral. C'est donc avec une grande surprise que j'entends
sur France Cul un intellectuel équatorien manier la très récente
notion de résilience, qui serait l'expression de ce qui revient
après un stress traumatique, en l'associant dans la même phrase à
un animisme, le traumatisme, dans ce cas, étant le désastre infligé
à la « nature », la « terre mère », par la
société capitaliste occidentale. Nous savons tous que les
équatoriens sont très remontés contre le capitalisme et, en
particulier, leur représentant symbolique, les États-Unis. La cible
de leur haine fondamentale, ce sont donc les étatsuniens, leur
« culture moderne » traumatisante pour la nature, à
quoi la résilience opposerait une « culture » plus
ancienne, l'animisme, une « culture » totalement remise
en cause par les religions « modernes » qui l'ont
totalement évacuée, considérant que seuls les humains (et pas
tous..) auraient une « âme ». Les guillemets signifient
ici que ces conceptions n'ont pas mes faveurs (euphémisme). Avouez
que c'est assez surprenant. Dans un même paquet conceptuel, trouver
l'anticapitalisme sud-américain, l'anti-impérialisme, l'animisme et
la très récente notion de résilience psychologique, ça relève
quand même un peu de l'imbroglio. Non que le constat ne soit pas
juste. Le capitalisme et, en particulier les États Unis, sont
responsables de la dégradation de notre environnement, la résistance
des peuples « colonisés » est juste, mais en appeler aux
notions de « terre mère », de frère arbre ou de frère
animal pour asseoir ce respect, c'est quand même valider le fait
qu'on ne doit le respect, au fond, qu'à ce qui nous ressemble.... D'ailleurs, le terme "environnement", que tout le monde reconnaît aujourd'hui comme désignant la "nature" est, sur ce point, assez significatif.. l'environnement, c'est ce qui "m'entoure"... Et dans cette phrase, le plus signifiant est le "m'...". Moi, au centre du bazar.
mercredi 3 juillet 2013
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