google-site-verification: googlede319a3eacee1517.html Ecrire est un sport de combat: juin 2013

vendredi 28 juin 2013

Suicide en direct



Un petit malin m'a dit récemment une phrase que j'ai mis du temps à digérer, au sens rumination, celui de Nietzsche. Cette phrase : Pascal ne cesse d'envoyer des coups de fouets vengeurs mais ne s'aperçoit jamais que ce sont en fait des boomerangs qui, au final, lui font du mal à lui... Je le concède : j'ai calé. Si j'avais été en forme, si la personne n'avait pas été éditeur, un éditeur respecté, et que, par conséquent, il venait de me dire que nos rapports avaient cessé, si au moins une des autres personnes présentes ne s'était immédiatement vautré dans la brèche en riant abondamment, si.., je lui aurais immédiatement volé dans les plumes. Mais, honte, j'ai calé. Quelques semaines plus tard, je le regrette. L'esprit d'escalier, on appelle ça. Le bon mot vous revient dans l'escalier, alors que la porte de votre hôte vient de se refermer sur vous et, surtout, sur lui, l'abandonnant à sa médiocre satisfaction de vous avoir « massacré », alors que vous avez tout à coup une lumière qui s'allume dans le cerveau : c'est ça que j'aurais dû lui répondre !.... Quelques semaines plus tard, donc, je trouve finalement cette attaque totalement abjecte. Elle mélange un tas de choses absolument dégoutantes. La première se résume à une question de centimètres. C'est qui qui a la plus grosse ? C'est moi, mon pote.. Tu l'as dans l'os. Et, comme elle est énorme, ça fait mal !... La deuxième, c'est « un chien de ma chienne ». Toute la mesquinerie du genre humain se trouve finalement dans cette phrase. J'ai, je le reconnais, pratiqué un humour grinçant à propos de mon accusateur. Mais dans « humour grinçant », théoriquement, ce qui doit dominer est le mot « humour ». J'ai, sur ce point, un côté « britannique » que je ne peux nier. La réponse, faite en public démontre au moins une chose : mon interlocuteur n'en a aucun, d'humour. Un nouveau coup de fouet qui, je le suppose, me reviendra, en boomerang, sous un maquillage que l'on croira habile : je n'en aurais, personnellement, aucun, d'humour, évidemment !... La troisième serait que, lorsqu'on est un éditeur qui se veut prestigieux, décalé, absolument littéraire, un fana absolu de Léo Ferré, c'est assez étonnant de condamner un « Don Quichotte » qui accuserait, combattrait, sans cesse, des moulins. Comme dirait un certain Cyrano : je me reconnais au nom de cet hurluberlu. Cyrano, décidément … une référence récurrente chez moi. Dans sa version Rostand, du moins... La véritable est pourtant pire, niveau décalage.... Rostand était loin d'avoir autant de talent que l'original... Il en avait pourtant beaucoup, mais dans une version beaucoup plus « policée », beaucoup plus sociale, ce qui nous ramène au débat que prétend ouvrir ce texte.... Si De Bergerac était irrecevable, à son époque et, hélas, dans la nôtre, Rostand aura au moins réussi à le populariser..Et « populariser », de « grands textes », en particulier, c'est justement le travail d'un éditeur, en abandonnant au passage quelques convictions qu'on pourrait qualifier de « donquichottesques », ou bien « cervantesques ».... Je peux me targuer ici d'une chose... Même si cela doit me conduire à envoyer des « boomerangs », je n'ai jamais renoncé à aucun de mes « coups de fouet »... Un éditeur, qui fut autrefois ami mien, vous comprenez pourquoi « autrefois » (sinon vous comprendrez à la fin …), avait choisi comme exergue pour sa maison d'édition une phrase de Henri Calet : … ceux qui s'embrasent instantanément, ceux qui ne savent pas s'arrêter, ceux qui ne font jamais Charlemagne, ceux qui ne conservent pas une poire pour la soif, ceux qui n'y vont pas avec le dos de la cuiller, ceux qui veulent la lune, ceux qui misent le Tout Sur Le Tout.» Outre que je constate ici, finalement, que mon ex-ami très bourgeais ne fut jamais à la hauteur de cette phrase, je remercie Henri d'avoir tracé, quelques décennies à l'avance, mon portrait, comme celui, d'ailleurs, de beaucoup de personnes pour qui j'ai un grand respect.... Reconnaissance éternelle... Ne pas e sentir seul est un des principes même de notre vie en société …. Entre « quand on est seul, on est en très mauvaise compagnie » et « l'enfer c'est les autres ».... Bref, je ne regrette aucun de mes coups de fouet... Quoiqu'il m'en ait coûté.... et, là, donc, je ne vais finalement pas caler.... Quoiqu'il puisse m'en coûter.... Si vous pensez que ce message est inutile, je vous rassure : il sera lu … et par les intéressés.... C'est une véritable prise de risque …. Les faits, donc : le sieur dont il est question a pour nom Luc Vidal, qui, après vingt ans d'édition, disons « élitaire », de Ferré, Rufus, Desnos, mais surtout Cadou, René Guy Cadou, de l'école de Rochefort ( quoi ????!!!!! …. vous ne connaissez pas?...), Luc, donc, que j'ai, très imprudemment qualifié de « prédateur sexuel » auprès de ses employées, reprenant dans le mode « humour » une vérité qui m'apparaît patente, à preuve sa très violente réaction immédiate. Le sieur qui a beaucoup ri a pour nom Stéphane Beau, à qui j'ai, très imprudemment encore, dit qu'il écrivait « du pied gauche », une franchise intolérable, n'est-il pas ? Les deux doivent être ravis de m'avoir « cassé ». Ils ne me connaissent pas !....

mercredi 26 juin 2013

Mon grain de sel ..

Ces derniers jours, nous avons été gâtés sur le plan "le niveau baisse".... Le 24 sur 20, la maman qui passe le bac à la place de sa fifille, la crétinerie de nos élus, la justice lamentable, l'anti-homosexualité, on a presque tout, non ?   Au bout du chemin de l'inculture, j'ai toujours aperçu le fascisme.... Une déformation soixante-huitarde... Je pense néanmoins que je n'ai pas tout à fait tort .. vous avez adoré Jean-Marie ?  Vous allez avoir Marine !... Bonne chance ! ... ( en sachant quand même que je serai déporté bien avant vous, cette fois ...) En ces temps finalement assez jouissifs, en vérité, pour qui a toujours défendu la culture pour tous, me prend l'idée de vous refaire une bonne blague que j'ai dû inventer il y a environ trente ans : " Depuis que j'ai vu Amadeus, je regrette de n'avoir pas vu Amadun....". Et ça vous fait rire ?... Bon courage ! ....

mardi 25 juin 2013

Responsabilité


Une jeune fille atteinte d'une maladie  « auto-immune » n'a pas « pu » passer son bac cette année... Pour cause d'absentéisme à répétition, principalement dû à la fatigue inhérente à son mal... Je suis de tout coeur avec elle.. Ceux qui savent (ceux qui me lisent) mesurent à quel point je peux être convaincu de l'absolue nécessité d'assurer aux enfants « différents » une scolarité ... Néanmoins, il se trouve que je n'ai eu connaissance de ce « fait divers » qu'à cause de la focalisation de la presse.... La presse !... Et ce que j'apprends, en premier lieu, c'est que la « publication », au sens de « mise à la connaissance » du plus grand nombre, vulgarisation, de ce fait est dûe.... aux parents de la jeune femme.... Ils réclament carrément que l'Education Nationale bouleverse ses principes et son fonctionnement afin que la cause de « leur fille » soit entendue... La logique de « supermarché », on appelle ça... L'école ne doit plus être l'école de « tous » mais devenir l'école de « chacun »... Mais la véritable raison de cette protestation parentale, c'est la culpabilité. La maladie génétique d'un enfant est dûe avant tout au manque de bol mais les parents s'en attribuent souvent, très souvent, la responsabilité.. A cause d'un vilain gène pourri... Et, bien entendu, ils sont prêts à se prostituer pour que leur rejeton malchanceux soit traité comme tous les autres, quitte à retourner la Terre....L'important, c'est que leur "faute" soit pardonnée, voire effacée... Quelle faute ?

lundi 24 juin 2013

Croyance....

Lourdes est ravagée par une catastrophe naturelle, ce que les "croyants" devraient, théoriquement, interpréter comme un signe..... Un signe de désapprobation... Sur le "mariage pour tous", vous croyez ?.... De quoi se plier de rire, non ?... Dieu serait-il homo ?... Mais, sur place, le sérieux règne... Le problème est avant tout économique... Vous rendez compte? La fermeture des boutiques va encore augmenter les chiffres du chômage, faire baisser le PIB... Je ne sais plus qui a inventé le terme de "marchand du temple" .. Jésus de Nazareth, non ?... Je dois me tromper... En attendant, vous ne pourrez plus acheter à Lourdes vos "boules à neige", vos bougies décorées, vos t-shirts à l'effigie de la "vierge", vos jolis bibelots "kitsch" indispensables, plus rien ... Et je comprends votre tristesse... Votre désespoir...

dimanche 23 juin 2013

vendredi 21 juin 2013

Rendez-vous

Demain, samedi 22/06, je serai en dédicace à "L'espace culturel" du Leclerc Atout Sud, à Rezé, de 15h à 18h .... "Espace Culturel", ça en jette, non ?.... Associé avec "Leclerc", ça porte à rire.... Ben vous vous trompez... le responsable de ce "centre" est au moins aussi passionné et compétent que la plupart des libraires patentés de la région nantaise... Au moins... Alors, demain, oubliez vos principes et venez voir mes dernières parutions et faire un brin de causette....

jeudi 20 juin 2013

Impôts

Qui peut m'expliquer pourquoi, en ces temps de budget tendu, on continue de tolérer les pubs du genre "payez moins d'impôts"... ou "défiscalisez", loi "Duflot".. ( la honte totale pour miss Duflot...) Quelle justification ? Il faut renflouer ou bien non ?... Alors on paye ses impôts, camarades, le coeur joyeux.... Non ?.... Ah !... Vous n'êtes pas d'accord !.... Pour vous, les impôts, c'est une punition ?.... Eh ben la voilà, la vraie vérité.... Les impôts c'est bon pour les autres.... Les autres, qu'ils crèvent... De faim.... Vous voulez une vraie mesure de gauche ?... Simple !... Les publicités vantant les manières de payer moins d'impôts, INTERDITES !... Simple !....

mercredi 19 juin 2013

Trouer le cul

Tu me troues le cul ....
Il, elle, on, ça me troue le cul....
Vous me trouez le cul....
Ils, elles me trouent le cul...

Pas de "je" (essayez donc !...) et pas de "nous", pour la même raison.....

Si vous continuez comme ça, malgré mes penchants sexuels tout à fait "normaux" (incroyablement "ordinaires") , ma parole, je me fais PD, simplement par solidarité et pour faire chier......

mardi 18 juin 2013

Dans le film "l'été meurtrier", Alain Souchon joue le rôle d'un mécano pompier volontaire dans le sud de la France... Un jour qu'il est appelé sur un feu de forêt, il reste absent pendant deux ou trois jours, tout simplement parce que le feu ne se rend pas..... A bout de forces, il finit par rentrer chez lui se reposer. Comme sa famille lui demande où en est le feu, il dit simplement, se frottant le nez de ses mains noircies, épuisé, un brin honteux de devoir l'avouer : "on est battu sur des kilomètres, là !..." Furtivement, on pourrait presque deviner une larme au coin de son oeil rougi par la fatigue et la fumée.... On est battu sur des kilomètres, là, mes camarades..... Battus.... La réaction, la calotte, l'anti-révolutionnaire (celle de 89), l'anti-progressisme, l'obscurantisme le plus radical, tout, on est battu sur des kilomètres.. Et je ne vous parle que de la "France".... Tournez une seconde la tête vers le monde "arabe", vers "l'asiatique", vers la "Russie éternelle"..... Sur des années-lumière, on est battu, au niveau de la planète....
Le plus triste, je trouve, le plus navrant, c'est le revirement sur le travail... Ce machin qu'on avait cru abattre, du moins dans la lignée de la pensée "française", Lafargue, tout ça ,  toute la phantasmagorie sur l'honneur de l'humble, la fierté de l'esclavage volontaire, la dignité du labeur, toutes ces conneries, on a cru, un temps, les avoir reléguées au rang des "bibelots", d'accessoires obsolètes.... J'en suis navré, ravagé, mes camarades, mais, objectivement, on est battu sur des "parsec*".....

*Le parsec est défini comme étant la distance à laquelle une unité astronomique (ua) sous-tend un angle d’une seconde d'arc. Un parsec vaut 3,085 678×1016 m, soit environ 206 265 unités astronomiques ((1/tan(1")) ua exactement) ou 3,2616 années-lumière.

lundi 17 juin 2013

Kulture....

On attribue à Édouard Herriot la célèbre phrase : « La culture, c'est ce qui reste quand on a tout oublié. » Ce "grand révolutionnaire" un brin pétainiste est hélas dépassé... De nos jours, lorsqu'on a tout oublié.. il ne reste .. RIEN ! .... C'est que cette phrase, très ambiguë, a bien entendu été interprétée de manière favorable par tous les imbéciles et les crétins.... Comme vous savez, ceux-là sont toujours "les autres"... Les autres, donc, ont cru qu'il allait leur rester quelque chose dans le crâne même s'ils faisaient l'économie de la culture.. Les illettrés, les analphabètes de tous poils, les crétins ( dont un exemplaire remarquable vient tout juste de refaire son entrée à l'assemblée nationale...) se sont imaginé que, généralisant la formule d'Herriot, il était donc possible d'avoir un "savoir" même si l'on n'a pas fait l'effort de la culture pour l'oublier, éventuellement, ensuite.. Depuis que je connais le sieur Nietzsche, c'est exactement ce que j'ai toujours entendu de son discours... La légèreté ne s'acquiert qu'une fois qu'on a tout appris et, au prix d'un effort "surhumain", lorsqu'on parvient à l'oublier.... La meilleure définition possible de la sagesse tragique.... En attendant, notre époque est définitivement celle du crétinisme inculte.... Une seule solution : tenir ! .. Semer des cailloux blancs, façon Petit Poucet.. Bon courage !....

dimanche 16 juin 2013

samedi 15 juin 2013

Vision

Si, quelque jour, vous croisez un "dirigeant", qu'il soit politique, syndicaliste ou industriel, capable de voir réellement à l'horizon de vingt ans, prévoir, hein !.., vraiment, y compris les aléas, climatiques, financiers, bancaires, politiques, si jamais.. faites-moi un signe... Je veux bien, dans ce cas, manger mon chapeau, mon vélo, mon auto.. je veux bien ..... Mais mon défi n'empêchera jamais ni les économistes ni les gouvernants ni les experts de vous asséner des prévisions à 20, 30, 40 ans.... Ce qui est systématiquement le cas pour le problème des retraites...... 20 ans .. Pffff !..... On serait presque plié de rire.. si ce n'était pas si dramatique.... 20 ans !.... Vous avez déjà regardé 20 ans en arrière ?.....

vendredi 14 juin 2013

Nelson

Nelson Mandela est ( aujourd'hui, 10/06) sur le point de quitter cette terre, à l'âge de 95 ans. Assez peu de commentateurs soulignent que, sur ces 95 ans, il en a passé 27 en prison. Ce qui lui laisse seulement, donc, 68 ans de vie "normale"..... Et mourir à 68 ans, finalement, c'est assez jeune...Un concert de louanges va s'élever de la Terre entière à la mémoire du grand homme, que, pourtant, assez peu défendaient lorsqu'il était derrière les barreaux.... Néanmoins, comme tout homme, Nelson aura eu sa part d'ombre, d'ambition, de rapacité et de noirceur d'âme... Le comportement indigne de son épouse Winnie en sera à jamais la preuve.... Si vous voulez en savoir un peu plus et de manière plutôt objective, je vous conseille la lecture d'un livre à quoi j'ai participé, non dans sa rédaction mais dans sa fabrication... C'est LA......

jeudi 13 juin 2013

Un autre ......

 ROBESPIERRE DISCOURS DU 13 MAI 1791 A LA CONSTITUANTE

«Dès le moment où dans un de vos décrets, vous aurez prononcé le mot esclaves, vous aurez prononcé et votre propre déshonneur et le renversement de votre Constitution.
Je me plains au nom de l’Assemblée elle-même, de ce que, non content d’obtenir d’elle tout ce qu’on désire, on veut encore la forcer à l’accorder d’une manière déshonorante pour elle et qui démente tous ses principes.
Si je pouvais soupçonner que, parmi les adversaires des hommes de couleurs, il se trouvât, quelque ennemi secret de la liberté et de la Constitution, je croirais que l’on a cherché à se ménager un moyen d’attaquer toujours avec succès vos décrets pour affaiblir vos principes, afin qu’on puisse vous dire un jour, quand il s’agira de l’intérêt direct de la métropole : vous nous alléguez sans cesse la Déclaration des droits de l’homme, les principes de la liberté, et vous y avez si peu cru vous-mêmes que vous avez décrété constitutionnellement l’esclavage. L’intérêt suprême de la nation et des colonies est que vous demeuriez libres et que vous ne renversiez pas de vos propres mains les bases de la liberté. Périssent les colonies, s’il doit vous en coûter votre bonheur, votre gloire, votre liberté. Je le répète : périssent les colonies et les colons veulent, par des menaces, nous forcer à décréter ce qui convient le plus à leurs intérêts. Je déclare au nom de l’Assemblée, au nom de ceux des membres de cette Assemblée qui ne veulent pas renverser la Constitution, au nom de la nation entière qui veut être libre, que nous ne sacrifierons aux députés des colonies, ni la nation, ni la colonies, ni l’humanité entière.»


L' abolition définitive de l'esclavage, grâce, en partie, à l'action de Victor Schoelcher (1804-1893) sera adoptée par décret de la II° République, le 27 avril 1848... 

Si vous aimez rire, je vous conseille de tenter auprès de votre maire une démarche consistant à faire renommer votre place "Schoelcher" locale en place "Robespierre".......

mercredi 12 juin 2013


Paris, le 23 juin 1870.

Monsieur le Ministre,

C’est chez mon ami Jules Dupré, à l’Isle-Adam, que j’ai appris l’insertion au Journal officiel d’un décret qui me nomme chevalier de la Légion d’honneur. Ce décret, que mes opinions bien connues sur les récompenses artistiques et sur les titres nobiliaires auraient dû m’épargner, a été rendu sans mon consentement, et c’est vous, Monsieur le Ministre, qui avez cru devoir en prendre l’initiative.

Ne craignez pas que je méconnaisse les sentiments qui vous ont guidé. Arrivant au ministère des beaux-arts après une administration funeste qui semblait s’être donné à tâche de tuer l’art dans notre pays, et qui y serait parvenue, par corruption ou par violence, s’il ne s’était trouvé çà et là quelques hommes de cœur pour lui faire échec, vous avez tenu à signaler votre avènement par une mesure qui fit contraste avec la manière de votre prédécesseur [le maréchal Vaillant, ministre de la Maison de l’empereur et des beaux-arts]. Ces procédés vous honorent, mais permettez-moi de vous dire qu’ils ne sauraient rien changer ni à mon attitude, ni à mes déterminations.

Mes opinions de citoyen s’opposent à ce que j’accepte une distinction qui relève essentiellement de l’ordre monarchique. Cette décoration de la Légion d’honneur, que vous avez stipulée en mon absence et pour moi, mes principes la repoussent. En aucun temps, en aucun cas, pour aucune raison, je ne l’eusse acceptée. Bien moins le ferai-je aujourd’hui que les trahisons se multiplient de toutes parts, et que la conscience humaine s’attriste de tant de palinodies intéressées. L’honneur n’est ni dans un titre, ni dans un ruban : il est dans les actes, et dans le mobile des actes. Le respect de soi-même et de ses idées en constitue la majeure part. Je m’honore en restant fidèle aux principes de toute ma vie : si je les désertais, je quitterais l’honneur pour en prendre le signe.

Mon sentiment d’artiste ne s’oppose pas moins à ce que j’accepte une récompense qui m’est octroyée par la main de l’État. L’État est incompétent en matière d’art. Quand il entreprend de récompenser, il usurpe sur le droit public. Son intervention est toute démoralisante, funeste à l’artiste, qu’elle abuse sur sa propre valeur, funeste à l’art, qu’elle enferme dans des convenances officielles et qu’elle condamne à la plus stérile médiocrité. La sagesse pour lui est de s’abstenir. Le jour où il nous aura laissés libres, il aura rempli vis-à-vis de nous tous ses devoirs.

Souffrez donc, Monsieur le Ministre, que je décline l’honneur que vous avez cru me faire. J’ai cinquante ans, et j’ai toujours vécu libre. Laissez-moi terminer mon existence, libre ; quand je serai mort, il faudra qu’on dise de moi : Celui-là n’a jamais appartenu à aucune école, à aucune église, à aucune institution, à aucune académie, surtout à aucun régime, si ce n’est le régime de la liberté !...

Veuillez agréer, etc.

Gustave Courbet.



Des fois, on est fier de nos glorieux ancêtres.. Ça fait du bien, non ?....  Aujourd'hui, on l'enverrait à qui, cette lettre ? A tous les tenants de la nébuleuse médiatique ?

Quoi!.... Mes livres ne se vendent pas ?... En voilà une bonne nouvelle!.......

mardi 11 juin 2013

Minuscule

Un détail me met en ce moment assez facilement hors de moi... c'est l'emploi du verbe "arriver" en lieu et place de "parvenir".... On est peu de choses, je vous le concède.... S'enrager tout seul dans son coin sur l'emploi d'arriver ou de parvenir, quelle dérision !.. Pathétique !... Pourtant, si vous prenez le temps d'y penser.... Arriver signifie ligne d'arrivée, but, fin du parcours.... Un absolu, en quelque sorte.... Parvenir signifie plutôt étape.. Ça, c'est fait !..., en langage courant .... Pour prendre un exemple qui m'est cher : lorsque l'un de vos textes devient un livre, grâce à un éditeur, suis-je arrivé à me faire reconnaître en tant qu'écrivain ou bien y suis-je parvenu ?.... J'en suis navré, mais ce simple "détail" est pour moi essentiel ... Dans un cas, je suis définitivement "écrivain", dans l'autre j'ai franchi une étape qui sera bien vite remise en cause.... Le "diable est dans les détails", disait l'autre... L'emploi de l'un ou de l'autre dit finalement beaucoup sur qui emploie l'un ou l'autre.... Je vous invite à écouter tous nos personnages médiatiques et à constater, simplement... On ne "parvient" plus.. on arrive. Parvenir contient cette idée troublante qu'on pourrait penser y parvenir alors qu'on y est, en fait, arrivé.. Ce qui reprend le mythe du juif errant, celui qui cherche par devant ce qui est advenu en arrière de sa vie.... Eh oui !... Quand on pense, on est face à un écheveau inextricable... Bien obligé de tirer sur le bout de fil qui dépasse.... Et voilà toute la pensée structuraliste...  la présence du monde entier dans un simple verre, pour reprendre un poncif. Arriver, parvenir, une peccadille qui dit tout... En manière de conclusion, cette phrase absolument réjouissante : "Tout est dans tout, et réciproquement... le reste est dans  Victor Hugo". Serais-je parvenu à vous convaincre ?..... Pour en revenir à moi, puisque, comme vous le savez, il n'y a que cela qui m'intéresse, je me sens définitivement de la tradition de ceux qui parviennent et à jamais ennemi de ceux qui arrivent..... Un clivage pour moi essentiel.....Et qui a, sans aucun doute, à voir  avec le mysticisme latent de notre époque.

lundi 10 juin 2013

Coué

Je suis écrivain… Je suis écrivain… Je suis écrivain… Je suis écrivain… Je suis écrivain… Je suis écrivain… Je suis écrivain… Je suis écrivain… Je suis écrivain… Je suis écrivain… Je suis écrivain… Je suis écrivain… Je suis écrivain… Je suis écrivain… Je suis écrivain… Je suis écrivain… Je suis écrivain…

Je suis éditeur…  Je suis éditeur…  Je suis éditeur…  Je suis éditeur…  Je suis éditeur…  Je suis éditeur…  Je suis éditeur…  Je suis éditeur…  Je suis éditeur…  Je suis éditeur…  Je suis éditeur…  Je suis éditeur…  Je suis éditeur…  Je suis éditeur…  Je suis éditeur…  Je suis éditeur… 

NON !.... Rien à faire... La méthode Coué, sur moi, aucun effet...

Sauf dans certains cas : Je suis une merde…  Je suis une merde…  Je suis une merde…  Je suis une merde… 

Ça, c'est  très efficace...

samedi 8 juin 2013

Parution

Parution du recueil N°2 de l'association des Romanciers Nantais......


13 à la douzaine, Le Grognard éditeur, 160 pages ... 14€ ... En vente dans les bonnes librairies (et les autres...) ou à commander ICI et LA

jeudi 6 juin 2013

Le meilleur de nous..

Avec l'argent, qui a été un pacificateur des relations humaines, dont vous savez ce qu'il est devenu, la justice est la plus belle invention humaine.... Tout simplement parce qu'elle nie, qu'elle affronte, fièrement, sans faillir, en théorie,  l'image d'un dieu.... Le cours des choses judiciaires ne dépend plus, en théorie,  d'un esprit supérieur.... Malheureusement, l'aboutissement du principe tourne à la "judiciarisation".. c'est à dire à la possibilité, pour chacun d'entre nous, y compris les plus délinquants, de contester la "constitutionnalité" de chaque décision de justice ou bien de la faire fléchir pour des raisons de procédure..... Si bien qu'on voit rarement, de nos jours, un procès aboutir à un jugement "sur le fond"....  Une dérive qui profite toujours aux mêmes : ceux qui ont les moyens de se payer des avocats compétents dans le domaine de la procédure.... Les très mauvaises langues parlent de "justice à deux vitesses"..... Des enragés... Vous vous doutez...

mercredi 5 juin 2013

Air....

Vous connaissez tous la soi-disante alchimie entre les écrivains et les chats.... Colette, Leautaud, Céline, Zola, Perrault, et même Huxley ( "Si vous voulez être écrivain, ayez des chats." Aldous Huxley (1815-1895))... Bref, vous ne pouvez espérer devenir un jour écrivain si vous n'avez pas de chat... J'en avais un, un gros pépère de six ou sept kilos, sympa comme tout, placide, agréable comme tout, qui m'aidait peut-être, du coin de l'oeil, à être un bon écrivain .... et, folie, j'en ai maintenant deux.... J'ai récupéré, par chance, une espèce de Siamoise de gouttière, tout à fait ce qu'il me fallait, mais elle a un défaut : elle a trois mois.... Depuis qu'elle est avec nous, il a bien fallu renoncer à tout un tas de choses.. Notre tranquillité, évidemment, mais également à nos précieux souvenirs, à nos rideaux, à nos câbles si chers et indispensables, tout..... Un vent de fraîcheur, on dit.... Quand on a le moral.... Serait-ce à dire que ma littérature avait besoin de ce coup de frais ?....

mardi 4 juin 2013

Retour

Retour du festival "des" littératures de Nantes. Le premier salon du livre à Nantes, enfin... Un beau salon, hélas vide de visiteurs... Vous étiez où, les lecteurs ? ....Du coup, beaucoup d'auteurs sont sortis de là avec le moral en berne.... L'année prochaine, je compte sur vous....