Un petit malin m'a dit
récemment une phrase que j'ai mis du temps à digérer, au sens
rumination, celui de Nietzsche. Cette phrase : Pascal ne cesse
d'envoyer des coups de fouets vengeurs mais ne s'aperçoit jamais que
ce sont en fait des boomerangs qui, au final, lui font du mal à
lui... Je le concède : j'ai calé. Si j'avais été en forme, si
la personne n'avait pas été éditeur, un éditeur respecté, et
que, par conséquent, il venait de me dire que nos rapports avaient
cessé, si au moins une des autres personnes présentes ne s'était
immédiatement vautré dans la brèche en riant abondamment, si.., je
lui aurais immédiatement volé dans les plumes. Mais, honte, j'ai
calé. Quelques semaines plus tard, je le regrette. L'esprit
d'escalier, on appelle ça. Le bon mot vous revient dans l'escalier,
alors que la porte de votre hôte vient de se refermer sur vous et,
surtout, sur lui, l'abandonnant à sa médiocre satisfaction de vous
avoir « massacré », alors que vous avez tout à coup une
lumière qui s'allume dans le cerveau : c'est ça que j'aurais dû
lui répondre !.... Quelques semaines plus tard, donc, je trouve
finalement cette attaque totalement abjecte. Elle mélange un tas de
choses absolument dégoutantes. La première se résume à une
question de centimètres. C'est qui qui a la plus grosse ? C'est moi,
mon pote.. Tu l'as dans l'os. Et, comme elle est énorme, ça fait
mal !... La deuxième, c'est « un chien de ma chienne ».
Toute la mesquinerie du genre humain se trouve finalement dans cette
phrase. J'ai, je le reconnais, pratiqué un humour grinçant à
propos de mon accusateur. Mais dans « humour grinçant »,
théoriquement, ce qui doit dominer est le mot « humour ».
J'ai, sur ce point, un côté « britannique » que je ne
peux nier. La réponse, faite en public démontre au moins une chose
: mon interlocuteur n'en a aucun, d'humour. Un nouveau coup de fouet
qui, je le suppose, me reviendra, en boomerang, sous un maquillage
que l'on croira habile : je n'en aurais, personnellement, aucun,
d'humour, évidemment !... La troisième serait que, lorsqu'on est un
éditeur qui se veut prestigieux, décalé, absolument littéraire,
un fana absolu de Léo Ferré, c'est assez étonnant de condamner un
« Don Quichotte » qui accuserait, combattrait, sans
cesse, des moulins. Comme dirait un certain Cyrano : je me reconnais
au nom de cet hurluberlu. Cyrano, décidément … une référence
récurrente chez moi. Dans sa version Rostand, du moins... La
véritable est pourtant pire, niveau décalage.... Rostand était
loin d'avoir autant de talent que l'original... Il en avait pourtant
beaucoup, mais dans une version beaucoup plus « policée »,
beaucoup plus sociale, ce qui nous ramène au débat que prétend
ouvrir ce texte.... Si De Bergerac était irrecevable, à son époque
et, hélas, dans la nôtre, Rostand aura au moins réussi à le
populariser..Et « populariser », de « grands
textes », en particulier, c'est justement le travail d'un
éditeur, en abandonnant au passage quelques convictions qu'on
pourrait qualifier de « donquichottesques », ou bien
« cervantesques ».... Je peux me targuer ici d'une
chose... Même si cela doit me conduire à envoyer des
« boomerangs », je n'ai jamais renoncé à aucun de mes
« coups de fouet »... Un éditeur, qui fut autrefois ami
mien, vous comprenez pourquoi « autrefois » (sinon vous
comprendrez à la fin …), avait choisi comme exergue pour sa
maison d'édition une phrase de Henri Calet : … ceux qui
s'embrasent instantanément, ceux qui ne savent pas s'arrêter, ceux
qui ne font jamais Charlemagne, ceux qui ne conservent pas une poire
pour la soif, ceux qui n'y vont pas avec le dos de la cuiller, ceux
qui veulent la lune, ceux qui misent le Tout Sur Le Tout.»
Outre que je constate ici, finalement, que mon ex-ami très bourgeais
ne fut jamais à la hauteur de cette phrase, je remercie Henri
d'avoir tracé, quelques décennies à l'avance, mon portrait, comme
celui, d'ailleurs, de beaucoup de personnes pour qui j'ai un grand
respect.... Reconnaissance éternelle... Ne pas e sentir seul est un
des principes même de notre vie en société …. Entre « quand
on est seul, on est en très mauvaise compagnie » et
« l'enfer c'est les autres »....
Bref, je ne regrette aucun de mes coups de fouet... Quoiqu'il m'en
ait coûté.... et, là, donc, je ne vais finalement pas caler....
Quoiqu'il puisse m'en coûter.... Si vous pensez que ce message est
inutile, je vous rassure : il sera lu … et par les intéressés....
C'est une véritable prise de risque …. Les faits, donc : le sieur
dont il est question a pour nom Luc Vidal, qui, après vingt ans
d'édition, disons « élitaire », de Ferré, Rufus,
Desnos, mais surtout Cadou, René Guy Cadou, de l'école de Rochefort
( quoi ????!!!!! …. vous ne connaissez pas?...), Luc, donc, que
j'ai, très imprudemment qualifié de « prédateur sexuel »
auprès de ses employées, reprenant dans le mode « humour »
une vérité qui m'apparaît patente, à preuve sa très violente
réaction immédiate. Le sieur qui a beaucoup ri a pour nom Stéphane
Beau, à qui j'ai, très imprudemment encore, dit qu'il écrivait
« du pied gauche », une franchise intolérable, n'est-il
pas ? Les deux doivent être ravis de m'avoir « cassé ».
Ils ne me connaissent pas !....
vendredi 28 juin 2013
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Chacun des mots de ce message a été "soigneusement" choisi.. si vous ne comprenez pas tout, la sens est sur "google", le reste est dans Victor Hugo .... Ou dans Pascal Pratz.. eh oui !!... Je suis prêt à jouer le jeu du "vaé victis".... Rira bien qui rira le dernier...
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