samedi 2 juillet 2011
Prolophobie
Comme tout le monde, je suis assez content de moi quand, tout à coup, apparaît sur le devant de la scène une idée que j’avais eue bien avant.... Je viens d’entendre à la radio un type qui nous parle de prolophobie.... C’est un terme que je n’ai pas inventé, j’en conviens... Mais le concept, je l’avais tout de suite ressenti, à l’époque où tout le monde se pâmait devant les Deschiens.... Ça fait un bail... Je suis un intello merdeux, parce que je ne fais pas de com’... Ce qu’il fallait, c’était un mot... Prolophobe... Ce qui supposerait que vous sachiez encore ce qu’est un prolétaire.... On est tout de suite dans les très gros mots.... A la prolophobie des Deschiens, on peut ajouter tout un tas d’autres occurrences. Les Simpson, évident, Camping, Les Ch’tis, et, tout récent, “Les Tuches”, de Rouve.... Dans ce dernier, la thèse est carrément que les “pauvres” ne sont pas faits pour avoir du pognon.... Que c’est un truc réservé à ceux qui sauraient quoi en faire... Un truc du XIXème siècle, du Zola, à plein, sauf que Zola le dénonçait... Tous les crétins des médias vous racontent qu’il ne s’agit en aucun cas de moquerie, de mépris, que tous ces films, ces actes théâtraux, sont le signe d’une certaine “tendresse” envers les démunis.. FOUTAISES!.... La France rit de la connerie des sacrifiés du capitalisme, tout simplement... Bien sûr qu’ils ne sont pas cultivés, bien sûr qu’ils sont cons.. Normal, hé!..., c’est comme ça qu’on les a fabriqués.... Le ressentiment, on appelle ça... On rit, vous, pas moi, parce qu’on les trouve plus cons que soi... En vérité, on est tout à fait pareils..... La saloperie tient au fait que, parce qu’on nous expose la connerie des “autres”, qui ne sont rien d’autre que nous-mêmes, on nous offre le moyen de se vautrer dans une auto-dérision sans douleur, sans, surtout, remise en cause, une catharsis qui fait de l’autre, pourtant mon semblable parfait, la cible de ma culpabilité.... Au fond, nous savons tous très bien que nous sommes cons comme des bites.... Et, pour que rien ne change, nos temps nous proposent des points de fixation, tous dans l’univers du spectacle chers à Debord, pour nous soulager collectivement de la douleur d’être aussi cons et naïfs.... Le problème majeur de la démarche, c’est qu’elle aboutit à la stigmatisation de ceux d’entre nous à qui la vie, la vie des autres avant tout, qui les excluent, n'offre aucune chance d’être meilleurs, que tout cela n’est rien d’autre qu’un “vae victis” moderne.... La prolophobie... Le pire, c’est qu’elle nous vient de ceux qui tiennent les manettes, les dominants, les “fils de”, les aristos de notre temps, ceux qui ont les poches pleines et le cerveau vide...
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