google-site-verification: googlede319a3eacee1517.html Ecrire est un sport de combat: juin 2010

mercredi 30 juin 2010

Réel

Ne fait-on que fuir le réel?... Sujet du bac philo 2010.. On passe son bac à 16, 17 ou 18 ans.... Un âge où la vision de la réalité..... Donc: question de cours. Vous parlerez de la constante présence de la dualité réel/chimère dans l’esprit humain depuis la nuit des temps. Vous évoquerez tous les philosophes qui vous plaisent depuis les pré-socratiques jusqu’à Clément Rosset, en passant, au choix, par Nietzsche, ou bien plutôt par Kant et Spinoza, mais vous éviterez soigneusement le problème de la religion qui risquerait de vous engager sur une voie glissante, étant donné que vous ne pouvez rien savoir des convictions de votre correcteur et que vous avez plus de chances de le fâcher que de rencontrer son approbation. Je vous conseille ainsi d’éviter Nietzsche, finalement, mais également Platon ou Aristote, ce qui pourrait vous conduire à dire une vérité assez mal reçue, le fait que la plus fréquente façon d’éviter le réel est de croire..... en dieu.

mardi 29 juin 2010

Strings

Les stars de variété, ce n’est pas surprenant lorsqu’elles se vautrent un brin dans le vulgaire et le lucre, à cause de leurs origines, à n’en pas douter, de la dose de vengeance sur les circonstances que suppose le succès. C’est à mon avis un peu moins compréhensible pour ce qui concerne les stars de la musique classique. Peut-être suis-je un vieux mammouth, mais je trouve que leur art implique une certaine classe. Il n’en est absolument rien, bien entendu. On avait eu Amoyal, violoniste, et sa Porsche, voici donc Capuçon, altiste, et sa Ferrari.... Bon, d’accord, la sienne n’est pas sur quatre roues mais ses rondeurs sont quand même, à ce qu’on dit, affolantes. Ce qui m’épate, c’est que cette fille est manifestement une gourde. Pas parce qu’elle est blonde, hein, j’ai rien, absolument rien, contre les blondes. Et puis, d’abord, je ne l’ai quasiment jamais vue. Mais entendue, oui.... Et ça dégage sec.... Ce que j’ai du mal à piger, c’est comment Mr Capuçon, qui fréquente Mozart, Bach, Beethoven, pour ne parler que des plus célèbres, ce Monsieur, donc, semble pouvoir entretenir une relation suivie avec une fille dont la conversation doit être..., disons.. minimale. A moins que, justement, ça ne le repose un peu de retrouver à la maison un univers plus... calme que dans sa vie professionnelle..... Moi, je perçois ça comme un grand écart absolu.. Mais peut-être que pour tripoter un bout de bois chargé de cordes il n’est pas besoin d’avoir un QI supérieur à celui dudit bois. Au fond, ça doit être ça. Je dois me berlurer sur l’exigence d’intelligence que supposerait la fréquentation des partitions les plus abouties que l’Homme ait jamais produites.

lundi 28 juin 2010

Hommage

Bon, d’accord, je reconnais, je dois beaucoup à Cavanna. Le style, d’abord, mais pas que... Lui aussi, il doit beaucoup.... à ses origines, évident, au père Céline, même si ça doit pas lui faire plaisir... Mais, avant tout, je lui dois beaucoup sur la tentative de n’utiliser que le langage populaire.... Ce qui ne voudra jamais, au grand jamais, dire que c’est plat, ou creux, ou bien insignifiant, ni vulgaire.. Jamais vulgaire mais parfois grossier. Merci, camarade Cavanna.... Il y a une dimension, néanmoins, dont je crois qu’elle échappe au plus grand nombre.. C’est celle, sous-jacente, qui est constituée par le renvoi permanent au souvenir suivant, le rebonds permanent vers autre chose, la digression.... Ce qui crée, en apparence, un discours décousu.... Ce discours n’est décousu que pour ceux qui ne comprennent pas Cavanna..... Pour les types de ma sorte, la sienne, probablement, il est logique...... C’est là la raison de son succès mérité... Sa logique, qui est autre que la commune, est porteuse d’une foultitude de pépites.... Je crois, je m’en excuse, à cause de l’outrecuidance, évidemment, que je partage aussi cela avec lui....

samedi 26 juin 2010

rhaaa!...

On a beau savoir que tout est possible, ne plus s’étonner de rien, il y a des jours, quand même, on s’étrangle sous l’effet d’une ultime indignation. L’indignation, c’est probablement le dernier sentiment de dignité qu’il nous est offert de ressentir.

vendredi 25 juin 2010

Louchébem

Le Louchébem, vous avez entendu parler?... C’est un jargon réservé aux bouchers. Du moins l’était-il autrefois. On raconte qu’ils avaient inventé ce dialecte pour que les clients ne comprennent pas ce qu’ils se disent et pour pouvoir leur refiler de la carne avec le sourire. C’est un langage qui repose sur le déplacement de la première lettre qu’on remplace par un “L”, puis on fait passer la première à la fin en y ajoutant le son “em” ou bien “ess”, suivant les cas. Boucher devient L oucher B em. Le louchébem. Viande devient liandevem. Fastoche. Voiture, loiturvem, photo, lotofem. Parfois, on termine par ess. Question de sonorité. Cul, par exemple, donne luquess. Chaque fois que j’entends parler de Mr Jean-luc Hess, je me tords de rire. En louchébem, Jean-Luc Hess signifie Jean Cul. Et je trouve que ce type mérite bien son nom.

jeudi 24 juin 2010

Déviation

Les formules de politesse toutes faites, je sais pas si vous avez remarqué, mais, au premier degré, c’est toujours à se plier de rire. Quand la boulangère me dit, par exemple, “une seconde, je suis à vous”, je ne peux pas, je regrette, je demande pardon, je ne peux pas m’empêcher de lui répondre: j’en demandais pas tant...... Ce matin, elle m’a carrément dit, ma boulangère, parce que son portable a sonné en pleine transaction, je demandais une baguette, elle m’a carrément dit: trois secondes et je vous termine...... On a bien ri....

mercredi 23 juin 2010

Teignes

Vous avez remarqué que les teigneux sont la plupart du temps des petits?.... Suivez mon regard, évidemment... N’empêche, regardez bien.. Ceux qui nous pourrissent la vie ont souvent une petite taille.... Enfin, une catégorie d’entre eux. Il y a aussi les moches.... Alors les petits moches, je vous dis pas..... Des roquets, on dit. On peut pas faire mieux, comme image. Vous regardez la gueule d’un pinscher, d’un york ou d’un shi-tsu, et vous avez compris. C’est moche, c’est ridicule et ça gueule sans arrêt. Si on avait le culot, on leur alignerait un grand coup de savate dans les naseaux et on n’en parlerait plus. On ne fait pas ça. Faire mal à une bête, c’est cruel. Un Palestinien, un Noir, un Iraki, un Tchétchenne, on peut, mais un chien.... C’est ça, la force des petits teigneux. On leur allongerait une baigne, ils se mettraient à appeler maman mais on n’ose pas. Moi, je suis grand. Très grand. Je peux vous dire, la hargne des petits, je sais de quoi je parle. Vous pouvez me traiter de ce que vous voudrez, parano, mytho, nouille, mou, bonne poire, ce que vous aurez choisi, je n’en démords pas: dès que j’ai affaire à un petit, il ne pense plus qu’à me bouffer.... Je dois supporter leur furieux complexe d’infériorité. La plupart du temps, c’est moi qui suis accusé de supériorité, de suffisance, de connerie..... Si j’osais distribuer des baffes.... Mais on n’est pas comme ça, nous-autres, les géants.. On est des calmes, des pacifiques... On est toujours les premiers à être sacrifiés... Et on en bave.....

mardi 22 juin 2010

Le moral.

Vous ne savez pas à qui vous avez affaire!... J’ai le bras long, moi, monsieur.... Vous entendrez parler de moi.... Hélas, c’est vrai.. Les crétins qui sont capables de proférer des phrases comme celles-ci, on en entend parler, en plus!... Alors que ce qu’on souhaite, au plus profond de soi, c’est justement que ce genre de mollusque baveux disparaisse à jamais, s’efface, nous oublie... Mais non.... Ce monde est fait pour eux.... Ils menacent et ils tiennent parole.... Ils vont vous chercher jusque dans les chiottes, comme si votre présence au monde les empêchait carrément de respirer. Et nous, les gens comme moi, braves, rien à faire, on ne parvient même pas à les détester au point de leur rendre la pareille.... Peut-être parce que nous savons que c’est une part de nous-mêmes que nous perdons chaque fois que nous nous abandonnons à l’affreux spectre de la vengeance. Parce que nous savons que ce genre d’attitude n’est porteur que de malheur. D’ailleurs, qu’est-ce qu’ils peuvent être malheureux....

lundi 21 juin 2010

Enquête

Pépé, qu’as-tu fait de ton talent?.... Je concède.. c’est une question qui me fait chier dans mon froc!..... Mais là, j’en suis certain, je ne suis pas le seul.... Et toi, mon ami, qu’as-tu fait du tien? Vous, TOUS, qui travaillez, écrivez, peignez, jouez, publiez, consacrez votre vie aux autres, vivez tout simplement,....? Qu’en aurez-vous fait?.....

samedi 19 juin 2010

Ordinaire

Ce jour-là, les oiseaux devaient chanter. Comme toujours, depuis l’origine de l’espèce, ces enfants de dinosaures devaient piailler. Peut-être même que certains en étaient agacés. Ce jour-là, il devait pleuvoir, par endroits, et des gens s’en réjouissaient pendant que d’autres se lamentaient. Ce jour-là, des gens devaient faire l’amour, engendrer ou non, rire, s’amuser, prendre la décision d’en finir, apprendre qu’ils étaient condamnés par la maladie. Ce jour-là, un type qui ne faisait qu’obéir aux ordres a demandé à ta mère de te mettre nue après s’être elle-même déshabillée et vous a enfermées dans une chambre à gaz. Tu avais dix-huit mois. Mais des jours comme celui-là, j’en ai connu d’autres, dans ma chair, comme celui où ma fille d’à peine cinq ans a succombé à un cancer. Des jours comme celui-là, c’est tous les jours. Il n’y a aucune justice sur cette Terre et nulle part ailleurs, probablement, dans l’univers. Il n’y a que des jours comme celui-là.

vendredi 18 juin 2010

Radical

Gaza... On écrit un mot et, hop!.... on soulève une énergie folle. Les pour, les pour-pour, les fanatiques, d’un bord, de l’autre, réagissent illico... Les stats Google font un bond incroyable. Au point qu’on pourrait se demander quel mot on devrait utiliser le lendemain pour maintenir la courbe aussi haut.... Gaza.. Ben, un camp, quoi!.... Un camp d’internement qui n’a rien à envier à l’Allemagne, la Pologne, l’URSS, l’Alsace, la Serbie, le Cambodge, j’en passe, la France, bien entendu, du temps de leur splendeur..., les Etats-Unis de Guantanamo... C’est marrant, ce manque de courage des nations persécutrices. Plutôt que de carrément tuer tout le monde, tout raser, ces crétins, ils hésitent, au dernier moment... Ils gardent des prisonniers... Après, quand tout le monde est au courant, évidemment, il leur faut gérer les protestations. Ils seraient moins cons, ils bousilleraient tout le monde tout de suite et nous, après, on déposerait des gerbes, on défilerait, à chaque anniversaire..... Mais pas tous, évidemment, seulement les plus énervés.... Les mêmes que d’habitude.... Ceux-ci dans un camp, ceux-là dans l’autre. Et toujours un petit nombre, bien sûr, du genre insignifiant. Trente ans après, on n’en parlerait plus. Les Israéliens, eux, au moment du triomphe, ils ont hésité... Petit bras.... Le syndrome de la victoire totale.... Ils auraient tout rasé, on n’en parlerait déjà plus..... Ils ont laissé Gaza.... Et ses habitants.. Qui souffrent, en plus, ces imbéciles..... Je ne sais plus quel monstre (Salaud, ordure, fumier, si vous voulez, mais, en fait, je sais, c’est Mr Tout-le-monde) a dit un jour: les Juifs, c’est dommage, Hitler ne les a pas tous eus.... Je sais que certains le pensent encore aujourd’hui... Il est encore fécond, n’est-ce pas... Et je sais aussi que certains autres pensent exactement la même chose des Palestiniens.

jeudi 17 juin 2010

Anamnèse

L’hypermnésie, c’est un truc absolument invivable. Une maladie, en vérité. Une tare génétique. Une couille dans la neurotransmission. Enfin, le résultat, c’est qu’on n’oublie rien. Mais rien de rien, hein!... on pourrait refaire le film de sa vie presque seconde à seconde. Et jusque très loin dans l’enfance.. Des fois, j’ai même l’impression d’avoir des bribes de mémoire d’une vie intra-utérine. C’est un sujet de philo: peut-on vivre sans oublier? Je vous rassure, là, jusqu’ici ça va.... Il y a pire: l’une des définitions de la folie en philosophie est justement l’impossibilité d’oublier. Ou bien que ce qui rend fou, c’est ce qu’il est impossible d’oublier. Vous vous demandez pourquoi j’ai toujours l’air d’avoir fumé la moquette? C’est une vacherie sans nom. Un truc auquel on ne peut rien, en plus. Depuis que mon cerveau est en route, il note tout, et, sans arrêt, refait le tour de ce qu’il a noté. Ça fait un truc du genre feu d’artifice: oh la belle bleue, la belle verte, rouge!... Je m’ennuie pas, quoi. Même la nuit, ça travaille... Vous me parlez d’un truc et lui, là-haut, il est déja parti à rechercher tous les souvenirs similaires... et il en a.... Et moi, évidemment, j’ai tout à coup l’air absent. La belle bleue!....

Si vous voulez une petite idée du bazar théorique que signifie l’hypermnésie, vous pouvez jeter un oeil .

mercredi 16 juin 2010

Cauchemar

Quand je vois un landau, à chaque fois, je n’y peux rien, absolument rien, une pensée obsédante du passé me revient.. Celle d’un jour où une mère distraite poussa son landau sur un passage zébré sans avoir, auparavant, vérifié que la voie était libre. Avant tout, son cri déchirant, qui perça le brouhaha, celui d’une mère voyant son enfant de quelques mois perdant son sang sur l’asphalte, livide et probablement mort. Un landau, pour moi, c’est une chose absolument affreuse. C’était il y a plus de trente ans.... Ma mémoire ne me fout jamais la paix.....

mardi 15 juin 2010

Mordious!...

PREMIER CADET, goguenard
Monsieur de Neuvillette, apprenez quelque chose
C'est qu'il est un objet, chez nous, dont on ne cause
Pas plus que de cordon dans l'hôtel d'un pendu !
CHRISTIAN
Qu'est-ce ?
UN AUTRE CADET, d'une voix terrible
Regardez-moi !
Il pose trois fois, mystérieusement, son doigt sur son nez.
M'avez-vous entendu ?
CHRISTIAN
Ah ! c'est le...
UN AUTRE
Chut !... jamais ce mot ne se profère !
Il montre Cyrano qui cause au fond avec Le Bret.
Ou c'est à lui, là-bas, que l'on aurait affaire !
UN AUTRE, qui, pendant qu'il était tourné vers les premiers, est venu sans bruit s'asseoir sur la table, dans son dos
Deux nasillard par lui furent exterminés
Parce qu'il lui déplut qu'ils parlassent du nez !
UN AUTRE, d'une voix caverneuse, surgissant de sous la table
Où il s'est glissé à quatre pattes
On ne peut faire, sans défuncter avant l'âge,
La moindre allusion au fatal cartilage !
UN AUTRE, lui posant la main sur l'épaule
Un mot suffit ! Que dis-je, un mot ? Un geste, un seul !
Et tirer son mouchoir, c'est tirer son linceul !

Cyrano de Bergerac - Acte II, scène IX - Edmond Rostand

Ici, il y a un mot interdit: sport!........ Même en ces temps difficiles pour les ennemis du short et des crampons... Le premier qui ose la moindre allusion, je le tranche, je le larde, j’en fais du hachis.....

vendredi 11 juin 2010

Je suis à Noirmoutier.... Pas que pour le tourisme.. Je suis au salon du livre de mer....

Vous passez me voir?....



jeudi 10 juin 2010

Vide....

La vacuité, c’est un sentiment atroce. On se lève un matin et y’a plus rien dedans. Plus rien. Rien qu’une question: ça sert à quoi?.... Avec le temps, j’ai appris à sourire. Le “ça sert à quoi”, ce n’est qu’une manière dérivée de s’interroger sur le passé. Récent ou pas. La prise de conscience du fait qu’on s’est un peu égaré. C’est déjà presque la solution. Dans ces cas-là, je me pose, j’oublie tout, je ne fais plus rien et j’attends. Les y’a qu’à faut qu’on qui savent tout vous parleront du temps nécessaire à changer de mensonge vital, à changer de pied, à se reprendre pour repartir sur autre chose de tout aussi faux. Je me souviens, quand j’étais petit, de la panique irrépressible que créait le: ça sert à quoi?.... Le “ça sert à quoi” est un vieux compagnon. Avec le temps, je l’apprivoise.

mercredi 9 juin 2010

Apostasie

Il s’appelle Joseph Fadelle (Le prix à payer - L’Oeuvre). Un monsieur sympathique, puisque la base de son raisonnement, c’est que le Coran, c’est de la merde. Bon, lui, il n’a pas franchi totalement le pas.... Il a choisi la Bible à la place... Il faut bien croire à quelque chose, n’est-ce pas?.... Et bien, figurez-vous que cette conversion le condamne à mort.... Ce type se cache, chez nous, il paraît, pour échapper à sa condamnation..... Il est pas formidable, ce monde-ci?.... Allez, je vais l’aider, tiens: le Coran, c’est de la merde!.... le Coran, c’est de la merde!.... Vous croyez que je suis condamné à mort, là?..... Je peux en rajouter, si vous voulez: la Bible, c’est de la merde!.... la Bible, c’est de la merde!.... la Torah, c’est à chier!.... la Torah, c’est à chier!.... Remarquez, chez nous, si on revendique sa non-croyance en la croissance, le travail, la famille, la patrie, les valeurs, l’effort, la réussite, la culture officielle, on est en quelque sorte condamné... A la mort civile, c’est vrai.... C’est moins grave...

mardi 8 juin 2010

La fuite et pourquoi......

Je ne suis pas fait pour le succès.... Il y a des gens comme ça.... Et d’autres autrement. J’en entends dire : ben ça tombe bien... t’en as pas... Devrais-je en avoir que je ferais tout pour que ça n’arrive pas.... Faire demi-tour quand personne ne s’y attend, par exemple... Briser tous les liens qui pourraient mener à quelque chose... Me retirer sous ma tente quand on attend que j’agisse... Refuser systématiquement de prouver à quiconque que je suis “à la hauteur”. Non que je ne le pense pas... Mais c’est que je refuse les injonctions... Certains de ceux qui ont réussi disent que, pour y parvenir, il faut être ou bien névrosé ou bien psychotique. Mais n’en croyez rien.. Ils font les malins... Uniquement par ce qu’ils ont réussi. S’ils avaient raté, ils diraient que les névrosés, c’est vous, évidemment. Il faut être aussi malade pour avoir la réussite chevillée au corps que pour la refuser à tout crin. C’est égal, moi, comme tout le monde, je préfère mon aversion à moi des “réussisseurs” à l’attitude des autres. Je n’ai pas d’ambition. Sartre osait une formule radicale: je n’ai pas de surmoi!.. Autrement dit: mon surmoi, c’est moi!.... Le problème n’est pas essentiellement une forme de fuite ou de timidité... C’est une question de moi démesuré. Un point pourrait plaider en ma faveur, néanmoins: on est beaucoup moins nombreux dans mon cas. Et, j’avoue, j’aime chanter avec Brassens: sitôt qu’on est plus de quatre, on est une bande de cons.....

lundi 7 juin 2010

Première salve......

On a tous notre quart d’heure de stupidité, n’est-ce pas? Je suis certain que vous agréez. Et nos quarts d’heure d’intelligence, aussi. C’est ce qu’on appelle du sens commun. Et, justement, la question que je poserais, moi, c’est: peut-on être stupide tout le temps?.... Non, hein!.... Et, donc, corollaire, on ne peut être intelligent tout le temps.... Vous y croyez, à celle-là?.... Et bien moi pas. Je continue de penser qu’on peut être intelligent à temps plein.

Que serait le contraire de bête tout le temps?.. Parfois intelligent?... Mais l’analyse peut aisément démontrer que ce que l’on nomme, dans ce cas, intelligence, n’est pas autre chose que du bon sens.

Que serait le contraire d’intelligent tout le temps? Une définition du genre mathématique: il existe au moins un moment où l’on ne l’est pas?... Acceptons-en l’augure. Mais qui peut juger de l’intelligence si ce n’est l’intelligence? Et, donc, la preuve de la non-intelligence peut, dans ce cas, tomber sous la suspicion de bêtise. Au contraire, la bêtise peut alors passer pour de l’intelligence.

Le noeud du problème, c’est que l’intelligence n’est pas le contraire de la stupidité..... Au choix: l’intelligence est une forme de stupidité ou bien la stupidité est une forme d’intelligence. De plus, il nous faudrait définir ce qu’est l’intelligence. Monter à un arbre lorsqu’on est poursuivi par un lion, c’est intelligent, parce que les lions ne grimpent pas. Si c’est par un ours qu’on est poursuivi, grimper devient stupide. Y aurait-il dans la définition de l’intelligence un rapport avec la survie?

Je pourrais continuer ainsi sur environ 30 pages.... Je pourrais vous démontrer tout et son contraire. Qu’il n’y a pas de bêtise, ou pas d’intelligence, Ou que de la bêtise... Et tous ceux qui me prendraient au sérieux s’empresseraient de me répondre point par point. C’est uniquement parce qu’ils n’auraient pas perçu la dose de recul, d’humour, si vous voulez, que contient tout ce discours..... L’humour, c’est, paraît-il, savoir d’abord se moquer de soi-même..... Je n’ai pas fait autre chose.... Après, je leur répondrais. Poliment, hein!.. Sans m’emballer, sans mots grossiers, surtout, sans manier l’invective ni l’insulte. On serait dans la convention. On aurait un débat intellectuel... Il n’y aurait pas plus d’intellectuel que de beurre en broche.. Rien que des gens qui se gargarisent... Des gens heureux d’en être qui se reconnaîtraient mutuellement.

Sur le blog “Ventscontraires” (je vous laisse visiter), une petite phrase, en exergue: «Je refuse d'appartenir à un club qui m'accepterait pour membre». C’est signé: Groucho Marx. Il n’y a pas de sujets sérieux.. Définitivement....